Rendre service de tout son pouvoir, de toutes ses forces, il n'est pas de plus noble tâche sur la terre. (Sophocle)

Quelques belles histoires de détection positive.

Bague perdue sur la route : 
Tout commence par un courrier reçu par l'ANDL :
Je suis à la recherche de quelqu’un qui est en possession d’un détecteur de métaux dans la région du Mont Ventoux.
J'ai perdu ma bague (or blanc) ce weekend sur le mont Ventoux et je sais dire où il est tombé de mon doigt (j’ai marqué la localisation à 20 mètres près). Hélas, a cause des pierres et herbes je ne l’ai pas retrouvée.
La bague en soi n'a pas de valeur (vénale), mais une très grande valeur sentimentale.
Est-ce qu’il est possible de me mettre en contact avec des amateurs de détection dans cette région qui peuvent essayer de retrouver ma bague ?
"Donc en début d'aprem, me voila parti sur les lieux, 1h30 de route ! (plus loin que je pensais au début mais tant pis !)
Arrivé sur les lieux, contrairement à ce que je craignais, je trouve très facilement l'endroit avec les explication de monsieur !!
Comme il a perdu sa bague côté conducteur et en roulant dans le sens de la descente, je ne sais pas pourquoi mais je la sentais plutôt côté droite de la photo ... Du coup je suis monté bien 20 mètres avant le trait et descendu au moins 100 mètres! RIEN (enfin si, beaucoup de papier d'alu !!!)
A partir de ce moment là, je me suis dis que c'était surement cuit ... Mais Je commence quand même l'autre côté ...
Après encore pas mal de papier alu, un bon son, bien net et stable à 55 environ, au milieu de l'herbe ... Soudain, je trouve la bête !!! J'en revenais pas!!! Et surtout, quelle joie !!
Donc voilà, je suis bien content car franchement j'y croyais pas !!! Je pensais qu'elle serait tombée plus bas dans le talus ou qu'un cycliste l'aurait trouvé de visu .... (car ça grimpe, ils montent pas vite !!! )
Je suis surtout content pour la personne en fait car j'imagine les boules d'avoir perdu sont alliance ... Moi j'en serais malade !!!
Au final, la bague a été renvoyée par la poste à son propriétaire. Tout est bien qui finit bien !
Sous le sable... des clés ! 
Ce matin c'était détec!! Je suis arrivé a 6h et à même pas 6h10 j'entend derrière moi un type ... jeune ... qui parle fort au téléphone... Ça commence bien...! Bien sûr au bout de quelques minutes il vient me voir... Je me dis Aie.... Là il commence à me dire "excusez m'sieu vous avez pas trouvé des clefs etc..." Des fois on s'invente des frayeurs... En fait c'était tout simplement un jeune venu juste quelques jours, qui a fait la fête sur la plage et a perdu ses clef... Et bien sur pas de double!! Et il était au tel avec des gens pour voir comment faire alors qu'il était à des centaines de km! Je lui demande ou il pense les avoir perdu mais il reconnaissait pas ... Du coup je lui dit que si je les retrouve je les laisserais aux secouristes ...
10 mn plus tard il revient me voir... Il pense avoir retrouvé l'endroit car a retrouvé le briquet d'un pote. Bon... Sans y croire du tout je passe ma poêle ... Bon son!!! Je creuse... Ha... Non... Un échantillon gratuit de crème... Je repasse... Juste un son pourri grave de ferreux... J'y croyais pas du tout mais creuse quand meme, il avait plus que ça... Et là !!! Les clef!!! Le type était trop content! Il me dit: "merci beaucoup!! Finalement la journée commence bien!!"
Trop content!!
La chevalière de Thibaut : 
Un récit de Mavrel :
La recherche :
En ce 6 juin 2011 au soir, (jour mémorable) Je reçois un appel d’une dame du village voisin.
Nathalie est évidemment désabusée par la perte de la chevalière de son fils dans les eaux du gave de Pau, chevalière qu’elle venait de lui offrir, le 10 mars dernier, pour son 15 ème anniversaire.
C’est le maire de son village qui l’a informé que je faisais des recherches d’objets perdus... (J’avais retrouvé les clés de sa voiture dans l’eau du gave)
C’était bien la chevalière du grand père du jeune Thibault. Le vieil homme la portait encore il y a peu, mais atteint d’une longue maladie, il avait confié à sa belle fille que cette bague était un héritage familial et que son fils Thibault en serait désormais le bénéficiaire, puisqu’il est le 1er parmi ses douze petits enfants.
Ce vendredi 20 mai, c’est l’inauguration de la mairie du village, et Nathalie qui sera présente à la cérémonie demande à Thibault de l’accompagner et donc de se mettre sur son 31.
Vous pensez bien que Thibaut était fier d’arborer la chevalière de son grand-père. Après les discours et le coup de ciseau au ruban, tout excité, il partait avec ses copains, inaugurer le port de la chevalière sur les bords du gave de Pau.
Ils pataugeaient ce jour là dans les eaux du gave et s’entraînaient au lancer de galet, ce n’était pourtant pas une épreuve inscrite aux jeux olympiques ! Qu’à cela ne tienne, les ricochets allaient bon train, quand soudain l’horreur ! La chevalière n’était plus au doigt. Elle avait glissé et avait été projetée lors d’un lancer...Ah ! Insouciance des jeunes ! Peut-être inconscience !
Dégoûtés et les visages déconfits, nos jeunes ados faisaient bloc pour la retrouver. Ils fouillèrent dans l’eau, sur le banc de galets...mais rien...
Je ne sais pas si le retour à la maison du jeune Thibault se passa sans encombre !
Trois semaines ont passé entre le moment de la perte et celui de l’appel du 6 juin ; et beaucoup d’eau a coulé dans le lit du gave, les orages ont grossi la rivière et la partie semblait perdue d’avance.
Munis de nos détecteurs, le quattro et l’étrac, Sylvie et moi, nous avons arpenté, dès le lendemain, les berges garnies de cailloux, nous avons ratissé le fond dans trente centimètres d’eau et le tout dans la zone supposée de la perte, c'est-à-dire dans la direction du lancer de cailloux...c’est évident !
A quatre reprises nous y sommes allés et les gamattes n’ont rien sorti.
Des questions se sont posées alors :
Le garçon aurait il caché la vérité? Quelqu’un de mal intentionné l’aurait il récupérée ? Le courant aurait il entraîné le bijou plus en aval ? La chevalière avait elle atterri de l’autre côté de la rive ? Un temps mort est nécessaire pour cogiter au problème.
Après mûres réflexions et avant de clôturer l’affaire, et surtout pour ne pas avoir de regrets, je repars ce 9 août, pour un cinquième et dernier passage, presque 3 mois après la perte...Je fouille durant deux heures plus en aval car le niveau de l’eau a baissé... Mais toujours rien...C’est fini, il faut se rendre à l’évidence, elle n’est pas là !
Il est huit heures du soir et il est temps de regagner la voiture. Gardons le détecteur en marche pour le retour, on ne sait jamais ! Je ressors donc de l’eau et dirige l’étrac dans la direction opposée aux lancers de cailloux, c'est-à-dire en arrière...Je n’avais pas fait deux mètres quand, un joli son claque aussitôt dans les oreilles...Hummm ! ça doit être encore une maudite capsule. Le doute s’installe à la vue des indications numériques affichées à l’écran de l’appareil. Le pinpoint m’indique que l’objet n’est pas profond, alors je me penche, dégage deux galets...

Puis, c’est le silence, un moment de doute, Je sens monter une poussée d’adrénaline ! Je ne rêve pas...
Yessssss ! ...Pu..n, c’est du jaune, c’est pas possible ! Je lève les yeux au ciel pour une furtive prière à Saint Antoine et ramasse la lourde chevalière.
Elle était là nichée sous les galets ... Il ne me reste plus qu’à avertir la dame et lui restituer son précieux bien. Etant partie en vacances en Espagne, J’attendrai fin août pour lui annoncer la bonne nouvelle.
La restitution :
Ce n’est que le 22 août au soir que je réussis à prendre contact avec Nathalie.
Vous pensez bien qu’au téléphone l’annonce de la nouvelle trahissait une voix émue et chevrotante. Elle ne savait pas comment me remercier et décrivait la chevalière pour confirmer qu’elle était bien celle de Philippe, le grand père de Thibault. Elle représentait le lien inaltérable qui le liait au souvenir de son grand père tant aimé.
Elle me fit part que son fils était encore en vacances et qu’elle allait taire la nouvelle jusqu’à notre rencontre pour la restitution.
Elle me laissait libre de la manœuvre pour lui restituer le bijou et le rendez- vous fut fixé au 26 août en soirée.
Il est 19 heures ce vendredi 26 août, quand Nathalie et Thibault arrivent les bras chargés de cadeaux pour nous remercier des efforts consentis...
Nous nous installons sur la table de la terrasse, et je propose à Thibault de faire le point, croquis à l’appui, des zones prospectées. Je lui signifie que notre prochaine et dernière recherche se fera dans cette zone, 10 mètres plus en arrière sur un banc de galets, mis au jour par le niveau de l’eau au plus bas.
Mais il ne croit pas à cette hypothèse...Il reste persuadé qu’elle a roulé plus en aval, poussée par la force du torrent.
Je glisse alors innocemment la main à ma poche pour en extirper l’écrin bleu qui contient l’objet tant désiré, et je le dépose sur le plan à l’endroit de la zone inexplorée.
« Elle doit être là ! Lui dis-je ! Elle est là ! »
Thibault marque un temps d’arrêt avant de jeter un regard à sa mère. Nathalie a compris, une larme d’émotion coule lentement sur son visage rougi. A cet instant elle doit avoir une pensée émue pour son beau père disparu trop tôt.
J’invite le jeune garçon à prendre la boîte...Il hésite, la prends, l’ouvre et s’empare du bijou tant convoité. Je ne remarque aucun signe d’émotion, c’est un jeune homme pudique quoi !
Seul son visage s’éclaire, un sourire est esquissé, et un merci s’échappe de ses lèvres. Il fixe son regard empreint de timidité dans mes yeux, je devine alors qu’il révèle toute la reconnaissance et le respect dû.
Il tourne la tête à nouveau vers sa mère. Nathalie, visiblement très émue, pleure à chaudes larmes et demande à mon épouse un mouchoir en papier ce qu’elle n’avait pas prévue...
Le temps du choc passé, le verre de l’amitié puis la séance photo vont sceller notre rencontre.
Je lui demande la permission de publier cette historiette dans une revue quelconque, pourquoi pas dans le bulletin municipal !
Nous nous quittons, avec la promesse de nous rencontrer dès dimanche à l’occasion de l’apéritif offert par la municipalité lors des fêtes locales.
Je contrôlerai si la chevalière est bien au doigt de Thibault !

José


Mention légale : 
Article L.542-1 du Code du patrimoine : « Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche. »