Sous les pavés, la plage (Slogan de Mai 68)

Haro sur les pilleurs de plages !

Trop de libertés ? 
Il nous semblait pourtant que, dans toutes les discussions qui éclatent ça et là sur le sujet, la recherche d'objets perdus sur les plages, n'était pas dans le collimateur des autorités archéologiques. Ça avait même l'air d'être tout le contraire, et les réactions du genre : "allez jouer sur la plage avec vos détecteurs, et laissez nous travailler en paix !" ne manquaient pas.
Mais cette concession faite aux détecteuristes de loisir, n'est pas du goût de l'association anti-UDM qui, avec sa propension habituelle à voir le pillage partout, dénonce dans son infolettre n° 12 les "utilisateurs de détecteurs vacanciers ", qui auraient trouvé là de nouvelles occasions de se livrer à leur activité préférée : le pillage.
Et pourquoi cette nouvelle attaque ? Et bien tout simplement pour la sempiternelle raison que, comme les terres, les rivières, les mers et peut-être un de ces jours les airs, les plages, je cite, " peuvent constituer des lieux fortement marquées par les siècles et les activités humaines, qu'elles soient constructrices ou destructrices, bref des sites archéologiques".
On connaissait tous le célèbre slogan soixante-huitard : "Sous les pavés, la plage", l'association anti-UDM pourrait y rajouter "et sous la plage, les sites archéologiques" !

Interdire les articles de plage ? 
Encore une fois, notre propos ne sera pas de contester la possibilité d'une présence de vestiges anciens sous le sable de certaines plages. Mais nous refusons d'admettre l'action soi-disant dévastatrice que pourraient avoir les détecteuristes "de plages" sur ces traces du passé, et surtout l'idée que ces dernier seraient le pire fléau qu'auraient à subir les plages de France.

Au début du XXème siècle : destruction d'un possible site
archéologique par des adeptes des congés payés.
Comme on peut le constater sur les cartes postales ci-dessus et ci-contre, datant du début du siècle dernier, les plages ont été, depuis cette époque, le théâtre privilégié d'activités de loisir réunies sous le terme de "jeux de plage". Ces activités consistant, le plus souvent à profiter du caractère meuble du sable pour y creuser des trous de différentes tailles et/ou d'y construire des châteaux qui sont parfois de grande dimension. Activités qui n'ont d'ailleurs jamais soulevé la moindre contestation.
Va-t-il falloir, alors, interdire ou restreindre la vente et l'usage des différents "articles de plage", pelles, seaux, tamis utilisés par les enfants pour faire leurs "pâtés" ? Ainsi, bien entendu que les palmes, masques et tubas, pouvant permettre aux plus hardis de partir à la recherche illicite d'épaves enfouies ?
Faudra-t-il également condamner les concours de châteaux de sable, si fréquents l'été sur les plages, parce qu'ils pourraient occasionner trop de mouvements perturbateurs dans les couches sableuses ?
On imagine de nouveaux panneaux installés à l'entrée des plages : "Il est défendu de faire des trous dans le sable pour cause de possibilité de vestiges" ! Ou l'ajout d'un article dans le code du patrimoine stipulant que " Nul ne peut utiliser de pelles, sceaux, ou autre moyen d'excavation sur les plages sans une autorisation administrative délivrée en fonction des compétences du demandeur..".
Les instaurateurs des "congés payés" de 1936, s'en retourneraient dans leurs tombes !

Plus jamais ça ?
Alors, une fois de plus, pourquoi les détecteuristes seraient-ils les seuls à être interdits de séjour sur les plages ?
On va sans doute nous rétorquer que les personnes qui s'amusent sur la plage, même si elles ont un effet destructeur, ne se livrent pas à des actes de pillage.
Et pourtant, lorsque l'on prospecte dans la campagne, on nous accuse non pas de prélever des objets mais de détruire les couches archéologiques. Ce serait donc le contraire sur les plages : la destruction des couches ne serait pas grave, ce seraient les objets les plus importants ? Pas très cohérent, tout ça !
Quand on sait que 99% des trouvailles faites sur une plage sont des objets perdus lors des étés précédents, on comprend que cette nouvelle attaque n'a rien de raisonnable !

Des UDM trop sympathiques ? 
En réalité, ce qui dérange le plus l'association anti-UDM, c'est que de nombreux journaux se sont fait l'écho, cet été, de l'intérêt que présente la recherche, souvent fructueuse, d'objets perdus, à laquelle se livrent de nombreux UDM. Tous ces articles tendent à montrer les détecteuristes sous un jour sympathique, qui est aux antipodes du portrait que les anti-UDM essayent de dresser de nous.
Imaginer que la détection, même sur les plages, puisse, non seulement, ne pas nuire au patrimoine, mais au contraire être utile à la population, c'est quelque chose qui les dépasse. Mais s'il n'y avait que ça....


Est-ce comme ça qu'il faut imaginer l'avenir ??
Note : 
La détection sur les plages peut faire l'objet d'un règlement préfectoral local. Elle est, par exemple, souvent interdite à certaines heures du jour (baignades) ou à certaines périodes de l'année. Toujours se renseigner en mairie.

Références 
Mention légale : 
Article L.542-1 du Code du patrimoine : « Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche. »