"En parlant ainsi, il donne de l’éperon à son cheval Rossinante, sans prendre garde aux avis de son écuyer Sancho, qui lui criait qu’à coup sûr c’étaient des moulins à vent et non des géants qu’il allait attaquer. Pour lui, il s’était si bien mis dans la tête que c’étaient des géants, que non-seulement il n’entendait point les cris de son écuyer Sancho, mais qu’il ne parvenait pas, même en approchant tout près, à reconnaître la vérité." (Cervantès, L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche).
C'est d'abord rumeur légère, Un petit vent rasant la terre. Puis doucement, Vous voyez calomnie Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant. Fiez-vous à la maligne envie, Ses traits dressés adroitement, Piano, piano, piano, piano, Piano, par un léger murmure, D'absurdes fictions Font plus d'une blessure Et portent dans les cœurs Le feu, le feu de leurs poisons. Le mal est fait, il chemine, il s'avance ; De bouche en bouche il est porté Puis riforzando il s'élance ; C'est un prodige, en vérité. Mais enfin rien ne l'arrête, C'est la foudre, la tempête. Mais enfin rien ne l'arrête, C'est la foudre, la tempête. Un crescendo public, un vacarme infernal Un vacarme infernal Elle s'élance, tourbillonne, Étend son vol, éclate et tonne, Et de haine aussitôt un chorus général, De la proscription a donné le signal Et l'on voit le pauvre diable, Menacé comme un coupable, Sous cette arme redoutable Tomber, tomber terrassé. Écouter l'air de la Calomnie sur You Tube.